Mistakes
Le problème c'est que je n'ai jamais vraiment eu l'impression d'appartenir à quelque chose. J'apprécie des gens, pour sur, aussi rares fussent-ils. L'inverse est-il vrai ? Je me suis beaucoup penché sur cette question ces derniers temps et j'en ai conclus que la plupart des personnes m'appréciaient parce que j'étais l'amie de Juliette. Certains ont semblé s'intéresser à ma petite personne, mais ma carapace -toujours elle- m'empêchent toujours, de faire un pas dans leur direction. Et je reste emmêlée dans mes émotions et mes contradictions. Dans l'ombre de celle qui fus L'amie, avec un grand "L". Bien sûr je pourrais m'ouvrir, mais pour ce que ceci m'apporte, des déceptions, des autres et de moi-même et même un certain dégoût de tout ceci. La finalité est la même quel que soit le chemin. Alors franchement, à quoi bon essayer ? Le bonheur c'est une belle idée. Si on peut se contenter de l'ordinaire pour éviter les crises de rechutes, c'est tout aussi bien. Ou bien c'est ce que j'essaye de me faire croire. Ouais, je suis paumée.
LE Qui
Je vais essayer d'en dire beaucoup ici, mais bien sûr cela sera caché, voilé, incompréhensible.
Cette
première phrase dévoile déjà une des choses que j'aurais voulu écrire
explicitement. Seulement, je manque de courage, celui d'affronter
l'autre. Le mieux dans ce genre de situations est de se construire une
carapace presque impalpable. Un autre "moi", pas celui qui parle dans
votre tête mais qui vous semble convenable, appréciable au possible.
Je
suis l'amie de Juliette : cette phrase veut également dire beaucoup de
choses. Juliette est mon amie, je suis contente. Juliette est mon amie,
j'ai de la chance. Je suis seulement l'amie de Juliette. Je n'ai pas
d'autres amis. Je n'existe que de cette façon aux yeux des autres. A
vous de choisir la bonne interprétation...
Je ne me dévoile pas, toujours pas.
Ah, une chose que j'aime: écrire.
J'essaye
également de profiter de ces petits moments appréciables de la vie :
rire avec des gens que j'aime, croquer le coeur de la laitue, me
projeter dans des rêves éveillés le soir, dire des choses sans y prêter
attention, lire un bon livre, écouter une musique au bon moment,
regarder le soleil de sa fenêtre, marcher pieds nus dans l'herbe,
s'allonger dans le foin avec Marie et tant d'autres choses...
Ne
jamais plus penser à B, phrase et souhait singuliers. Mensonges, doit
la suivre puisque la lettre évoque le prénom et que ladite lettre est
écrite précédement...
Bien sûr, tout ceci reste confus et emmêlé:
faute de phrases claires me désignant comme celle que je suis à mes
yeux, des indices ont étés semés partout. Bien sûr tout ceci reste
confus et emmêlé, comme un reflet d'une moi qu'on aurait recouvert de
trop de carapaces et de masques et qui se serait perdue à l'intérieur
d'elle-même.